Indiscrétion: scénographie acouslumière #2
Film d'animation constitué d’images-lumière, d’un environnement sonore, multi-écrans. 2007 10'


Deuxième projet de la série des scénographies acouslumière, Indiscrétion est une installation dont la réalisation s’inscrit dans le cadre d’une production du Crrav/Pictanovo, centre Régional de Ressources Audiovisuelles Nord/Pas de Calais, d'une co-production avec Le Fresnoy, studio national des arts contemporains et d'une aide à l'équipement de la Drac Arts plastiques, NPdC.

Le spectateur entre dans un lieu fermé qui sera son espace de consultation. L’installation associe lumière, son et scénographie. Elle est constituée de différentes matières lumino-sensibles (c’est-à-dire ayant des propriétés particulières face à la lumière), d’un vidéoprojecteur (source de lumière et d’images-lumière) et d’un dispositif de spatialisation/diffusion du son basé sur une modélisation ambisonique de troisième ordre dans l’espace. Lorsque le spectateur entre dans l’espace d’Indiscrétion, il aperçoit tout d’abord un volume décomposé qui flotte dans les airs. La lumière existe dans ce volume et elle évolue lentement. Elle se révèle par son mouvement et par les traces, les reflets, les ombres. Le son dessine des courbes qui matérialise des zones et des limites. Il circule. Nous avançons dans les temporalités d’un organisme vivant, avec une hystérésis propre.

Ce dispositif nous amène à imaginer que nous sommes à l’intérieur de l’oeuvre, que nous en sommes les composantes lumineuses et sonores. Il n’y a pas de fin, comme il n’y a pas de début. La réalisation du volume d’Indiscrétion répond également à une autre démarche, qui est celle de la création d’un espace physique à partir d’une conception virtuelle. Modélisé dans l’espace et habillé dans le temps par les images, ce volume n’”existe” qu’en tant que projection concrète, réelle, d’un espace originellement virtuel. Il est la réalisation d’un objet qui n’existe pas.


Indiscrétion
s’intéresse aux mécanismes de la perception et à l’interprétation de ces “signaux” émis par notre environnement.

L’approche se base sur un constat : à travers l’étendue des perceptions, la mémoire consciente sélectionne des événements, des sensations, pour mettre en forme le souvenir. Que deviennent alors les “résidus” sensoriels captés mais non formalisés par la conscience ? Ont-ils une influence dans la formation du souvenir, sur notre appréhension et notre compréhension du réel ? Que se passerait-il si l’on convoquait le produit de ces perceptions et de ces souvenirs, non plus dans une succession d’événements, mais dans une “mise au présent” globale, une simultanéité ? Peut-être que le détail d’un mouvement, d’une figure, d’une ombre ou d’un geste, révèlerait davantage que le souvenir d’une situation ou d’un événement, affadi par le travail réducteur de la mémoire.

La frontalité qui est proposée révèle un travail de profondeur de champ, champs eux-mêmes constitués de petites fenêtres (des vignettes) sur lesquelles s’imprimeront la lumière, les images et les ombres. Indiscrétion donne ainsi à voir non plus un cadre unique où la succession des images feraient sens, mais bien une série de cadres contenant des éléments visuels distincts. Ces derniers sont répartis dans un espace plan, mais également dans la profondeur. Le temps du récit dévoile ces images-lumière qui se réorganisent en synchronisation avec l'univers sonore. Le sens surgit au détour d'un mouvement, de la perception d'un geste ou d'une figure toujours fugitive.


Les Images-lumière
se font images-temps et images-mouvement

car elles convoquent au présent l'idée d'une durée, comme une surface sensible exposée dans l'obscurité, qui capterait le parcours d'une source lumineuse. La dimension figurative des images alterne entre une reconnaissance possible et la dimension abstraite d'un détail dé-contextualisé. Le spectateur a alors la possibilité de se positionner dans un “point de vue idéal”, à travers une perspective donnée, qui reconstitue une image entière à partir des fragments épars. Le dispositif emmène ainsi le spectateur dans une intériorité au sein de laquelle il fait irruption : ce pourrait être le cerveau, la mémoire d’une personne en particulier ou d’un processus commun, général. Il recherche l’image dont le caractère figuratif expliquera, ramènera à quelque chose de connu, le parcours auquel il s’est exposé. Ce processus d’appropriation relève lui aussi d’une certaine forme d’indiscrétion, tant le déroulé et le sens de l’installation résonne avec l’expérience personnelle du spectateur.


Générique

Xavier Boyaud
Conception, scénographie, image-lumière.
Laurent Ostiz
Composition musicale, développement informatique.

Erwan Defachelles
Consultant à la rédaction.
Sophie Malard
Consultante à la rédaction.
Magalie Deydier
Consultante à la rédaction.
Julie Noppe
Chargée de diffusion.
Alain Le Beon
Construction/Atelier du Virolois.
Thomas Ramon
Construction/Atelier du Virolois.
Nathalie Menet
un personnage.
Céline Lyaudet
un personnage.
Michel Quidu
un personnage.
Eric Nivel
un personnage.

Production
Le Crrav/Pictanovo, centre Régional de Ressources Audiovisuelles Nord/Pas de Calais. Le Fresnoy, studio national des arts contemporains. Réminisences.
Aide à l'équipement
Drac Arts plastiques Nord/Pas-de-Calais.
Mécénat
ShowTex, Inventive Showbiz Textiles & Draperies - Belgique.

Résidences
Culture Commune, Scène Nationale du Bassin Minier Nord/Pas-de-Calais, Le Fresnoy, La Makina – Hellemmes.
Partenaire
Le Palais des Beaux Arts de Lille.
Diffusions
Festival Art numérique [ars]numerica - Monbéliard. La Makina - Hellemmes. Culture Commune, scène nationale du bassin minier Nord-Pas de Calais. Le Fresnoy, studio national des arts contemporains.

Remerciements
Marie-Aurore d' Awans, Rémy Delva, Benoit Duverger, Jean Christophe Vize, Gérald Dumont.